CONFERENCE DE LA SDHA par Jean-Pierre Mélis ( vice-président )
Jeudi 26 septembre à 18h30
Au Casino de Dunkerque
LES VOILIERS DUNKERQUOIS AUX INDES
En 1841, le trois-mâts Louise Lavoye est le premier voilier dunkerquois à pénétrer dans l’Océan Indien. Il ouvre ainsi la voie du commerce les Indes et de l’Asie pour un port dont l’activité économique repose alors essentiellement sur la grande pêche de la morue à Islande et le commerce du sucre des Antilles. Peu à peu, Pondichéry, Calcutta ou Bombay deviennent des destinations courantes pour des équipages qui doivent affronter les difficultés de cette nouvelle navigation : typhon, ports difficiles d’accès, piraterie, caprices de la mousson, hégémonie du commerce des Anglais. L’épopée des voiliers prend fin avec l’ouverture du canal de Suez mais, entretemps, ils auront ramené à Dunkerque des marchandises aussi variées que l’indigo, le riz, les graines de pavot ou encore des dizaines de milliers de cornes de buffles. Le conférencier, Jean-Pierre Mélis, se propose de faire découvrir, à l’aide de très nombreuses illustrations, cet épisode peu connu de la vie maritime à Dunkerque
Si les premiers bains de mer de
France remontent déjà à près de 200 ans, les stations balnéaires de la Côte
d’Opale prennent un essor fulgurant dans les toutes premières années du XXIème
siècle. Du Touquet à Ostende, en passant par Malo-les-Bains et Bray-Dunes,
elles rivalisent d’astuces pour attirer à elles une clientèle toujours plus
nombreuse.
Alors que « la plus belle
plage du Nord » érige son casino et déploie sa belle digue-promenade,
Malo-Les-Bains ne trouve bientôt plus d’espace pour s’étendre. A ses confins
pourtant, deux hommes pleins de fougue se lancent dès 1900, dans une course
effrénée pour rivaliser avec la belle voisine. A Leffrinckoucke et Malo Terminus,
Edouard Denièle et Alfred Roche rêvent d’édifier au milieu des dunes et face à
la mer, la plus coquette des plages de la région.
En quelques mois, le petit hameau
de Terminus, situé entre Malo-Les-Bains et Leffrinckoucke, devient le cadre
d’une fulgurante promotion immobilière avec pour navire-amiral, un immense
casino aux allures de mastodonte haussmannien, censé ravir la vedette à toutes
les plages avoisinantes.
Leffrinckoucke et Malo Terminus deviennent,
le temps d’une décennie, l’objet de toutes les attentions et de tous les
ravissements.
Passionné d’histoire locale et
natif de Malo-Les-Bains, Nordine HENNI nous entraîne dans la folle histoire de
la création de la station balnéaire. Il nous raconte comment le rêve fou de
deux entrepreneurs ambitieux, se heurte aux vicissitudes tragiques d’un siècle
qui s’annonçait pourtant, si prometteur.
On
pouvait penser que la photographie allait complètement faire disparaître les
arts traditionnels dans la représentation des conflits du XXe siècle.
Pas du tout ! S’il existe, en effet, des millions de photos de guerre, le
dessin, la peinture ont largement survécu et, bien au contraire, ont permis de transmettre
des visions totalement inattendues, personnelles qui enrichissent la perception
historique de ces événements. Michel Tomasek, docteur en histoire de l’art,
dans le cadre des conférences de la Société Dunkerquoise d’Histoire et
d’Archéologie dont il est vice-président, présentera un choix d’œuvres
représentatives des visions françaises, britanniques et allemandes de
l’Opération Dynamo/Bataille de Dunkerque, venant ainsi compléter les nombreuses
études des historiens locaux sur cet épisode trop souvent occulté au plan
national en France et pourtant essentiel dans le déroulement de la Seconde
Guerre mondiale.
LA FLANDRE PROTESTANTE, une histoire presque effacée
Mercredi 10 avril à 18h30
Temple protestant, 16bis, Quai au Bois.
C’est dans le temple protestant
de la cité de Jean Bart que se tiendra la conférence sur le protestantisme en
Flandre en général et à Dunkerque en particulier. Cette histoire près de chez
soi est devenue une inconnue, même pour les plus érudits. Pourtant elle est
riche et s’inscrit dans la durée. Trois temps forts se dessinent. Le premier
s’ouvre avec des rebelles appelés les Gueux. La révolte des Pays-Bas commence
chez nous et la Flandre devient alors en grande partie protestante. Cette
période trouble et complexe se termine par le rétablissement du catholicisme.
La répression espagnole, les collèges jésuites comme l’art baroque y
contribuent. Cette période de ténèbres pour les protestants est marquée par la
répression, l’exil et la clandestinité. Il faut attendre le XIXe siècle
pour retrouver un cadre favorable politiquement mais aussi économiquement.
C’est dans ce contexte que renait la communauté de Dunkerque et que son temple
est érigé sous Napoléon III.
Dans cette histoire de Flandre,
la ville portuaire de Dunkerque se singularise, voyant passer les exilés de la
foi, les galériens du Roi-soleil mais aussi les entrepreneurs protestants venus
faire affaires dans la France du XIXe siècle.
La conférence démarrera avec une
courte introduction sur l’histoire de la création du temple de Dunkerque puis se
terminera par une dédicace du dernier livre du conférencier, E. Deheuninck, Le
Nord protestant, les lieux de mémoire.
Pour les plus curieux, la visite
du musée du protestantisme en Flandre sera possible à partir de 17 h, avant la
conférence.
Samedi 5 octobre à 15 h, en l’Hôtel de Ville de
Dunkerque, salle Jean-Bart : « La trêve des 4 et 5 octobre 1944
et l’évacuation de la population civile dunkerquoise », par Olivier
Vermesch.
Mercredi 20 mars 2024 à 18h30 au Casino de Dunkerque
( entrée gratuite )
Prospections géophysiques des épaves de l’opération Dynamo
Le mercredi 20 mars à 18h30 au
casino de Dunkerque, Cécile Sauvage (conservatrice du patrimoine en charge du littoral des
Hauts de France, Drassm) et Claire Destanque (archéologue chargée
d’étude, Drassm / Arkaeos / CUD) présenteront les résultats de la campagne
de recherches sur les épaves méconnues de l’opération Dynamo, illustrés de
vues en 3D, acquises grâce au sondeur
multifaisceau et au sonar à balayage latéral. Cette dernière
mission pour localiser les épaves perdues de la Seconde Guerre mondiale coulées
lors de l’évacuation de Dunkerque a impliqué des géophysiciens du Drassm et de
Historic England. Cette campagne archéologique consista à rechercher les épaves méconnues
et à documenter les
sites déjà connus grâce à des équipements de prospection géophysique (échosondeur multifaisceau, sonar à balayage latéral et magnétomètre). Elle s’est
déroulée à partir du « André Malraux« ,
un navire de recherche du Drassm, l’opération étant dirigée par Cécile
Sauvage et Claire Destanque, archéologues. Plus de 305 navires ont été perdus
lors de l’opération Dynamo. Les recherches menées en 2021-2023 par Claire Destanque (mémoire de master
MoMArch, Université d’Aix-Marseille), aidée par la SDHA et le club de plongée
de Dunkerque, ont révélé
de nouvelles informations sur la localisation et l’état de ces épaves. 37 d’entre
elles, liées à l’opération Dynamo, ont déjà été localisées dans les eaux
françaises, notamment par des plongeurs de Dunkerque et des environs. On estime
que 31 autres navires ont été perdus dans la zone, mais n’avaient pas encore
été localisés. L’ensemble de ces navires ont donc nécessité des recherches
dont les résultats seront présentés au public lors de la conférence.
En outre, seront évoquées les
futures opérations d’expertise en plongée et sur les épaves d’estran qui
débuteront dès septembre 2024, avec l’appui du club de plongée de Dunkerque et de la Communauté
Urbaine de Dunkerque.
Cette présentation est l’occasion de revenir sur le
patrimoine maritime de cette opération d’envergure et de mieux appréhender son
état de conservation exceptionnel.
DUNKERQUE EPAVE, http://dkepaves.free.fr/, 2021, Web 16/06/2023
Le cargo Douaisien,
qui transportait 1 200 soldats et quelques civils, saute sur une mine
magnétique dans la nuit du 28 au 29 mai 1940. Onze personnes disparaissent dont
une Dunkerquoise. Son épave git par 23 mètres de fond (données DRASSM,traitement
Alexis ROCHAT (DRASSM) et Marc JAMES (MSDS Marine)
Histoire des Ateliers et Chantiers de France (1898-1951)
par Frédéric Cornette suivi de la présentation du livre
MARDI 27 Février 2024 à 18h30 à la Maire Annexe de Rosendaël
L’histoire des Ateliers et Chantiers de France demeure profondément ancrée dans la mémoire des Dunkerquois. Beaucoup d’entre eux, hommes et femmes, ont consacré de nombreuses années de leur vie à ce chantier, qui a vu la construction de 265 bateaux divers, tels que des chalutiers, des cargos, des méthaniers, des ferries et des paquebots, entre 1898, année de sa création, et 1988, année de sa fermeture. Avant d’atteindre la troisième place parmi les constructeurs français, le chantier dunkerquois a dû faire ses preuves. La réussite n’a pas été immédiate, et la survie du chantier a souvent dépendu de son opiniâtreté et de sa recherche constante de progrès. Malgré les nombreuses crises économiques et périodes de guerre, le chantier a toujours su se réinventer. Après deux ouvrages, parus en 2017, et consacrés à la production des chantiers, Frédéric Cornette, trésorier de la Société dunkerquoise d’Histoire et d’Archéologie s’est attelé à l’écriture d’une histoire économique et sociale, dont le premier tome intitulé « Histoire des Ateliers et Chantiers de France, des origines à la reconstruction (1898-1951) » sera disponible après la conférence.Ce soir-là, le conférencier reviendra sur les premières années du chantier naval, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.
Un lieu de Mémoire oublié : le cimetière militaire du Château Coquelle à Rosendaël 1940-1953
par Olivier Vermesch
Jeudi 25 janvier 2024 à 18h30 au casino de Dunkerque (entrée gratuite )
Au
cours de l’année 2004, la B.B.C. diffusa une série historique relatant des
épisodes de l’opération Dynamo qui se déroulèrent à Dunkerque et dans les
environs, en mai-juin 1940. Le scénario
avait été écrit, notamment, en se basant sur de nombreux témoignages, des
récits de combats et des rapports aériens, maritimes et terrestres liés à cet
événement historique de la seconde guerre mondiale. Plusieurs scènes furent
tournées au château Coquelle à Rosendaël et dans les jardins de son parc. Les
décors reconstituaient un hôpital de campagne britannique situé dans la demeure
et un cimetière militaire provisoire placé dans les jardins. Aujourd’hui, cette
ancienne propriété de Paul Machy est dévolue à la culture et aux loisirs, mais
aucun élément ne semble subsister de cet épisode tragique du rembarquement
franco-britannique. Quel fut le devenir des sépultures de soldats de la British
Expeditionary Force apparemment présentes dans le parc suite aux combats
défensifs du camp retranché de Dunkerque ? Des inhumations de militaires
français eurent-elles lieu aussi dans ce site ? Au cours de sa conférence, Olivier Vermesch,
administrateur de la SDHA, présentera le fruit de ses recherches archivistiques
qui devrait permettre de répondre à ces interrogations et de reconstituer
l’histoire d’un lieu, aujourd’hui, oublié, le cimetière militaire
franco-britannique du Château Coquelle
UN DUNKERQUOIS D’ADOPTION AU-DELA DES 40ème RUGISSANTS
PAR AGATHE LEYSSENS
MERCREDI 13 DÉCEMBRE 2023
À 18h30 Mairie-Annexe de Rosendaël
Après nombre de semaines de navigation cap au sud sous des latitudes inconnues à la recherche du continent austral, les équipages de la Fortune et du Gros Ventre, aperçoivent enfin, ce 12 février 1772, un signe de vie : des vols d’oiseaux. Bifurquant à l’Est dans leur direction, ils découvrent alors les contours d’une masse sombre se découpant dans le ciel brumeux. Était-ce le continent austral tant recherché par le commandant de l’expédition, un Dunkerquois d’adoption ? Allait-il enfin permettre au Roi de France de damner le pion aux Anglais ? Le mercredi 13 décembre 2023, à 18H30, à la mairie de Rosendaël, Agathe Leyssens, membre de la Société dunkerquoise d’histoire et d’archéologie, évoquera dans le cadre de sa conférence l’épopée de cet officier de la Royale, Breton d’origine, Dunkerquois par son mariage, qui n’hésita pas à affronter l’immensité de l’Océan Indien à la recherche de nouvelles terres où il laissera à tout jamais une empreinte de sa belle-famille dunkerquoise.
« La Jeune France : Chœur d’Hommes, Carnaval et Philanthropie »
par Erick Verlet
Mardi 21 novembre 18h30 au casino de Dunkerque
La Jeune France célébrera en 2024 son 160e
anniversaire ; elle est réputée comme la plus ancienne association de
Dunkerque. Née sous le Second Empire, elle a, au fil des décennies connu tous
les régimes et accompagné fidèlement l’histoire de notre ville et de son
agglomération, y compris durant les périodes les plus sombres et les plus
tragiques. Les municipalités successives ont toujours apprécié son talent pour
agrémenter les manifestations officielles et les cérémonies.
« Art, Plaisir, Charité » telle est sa devise, sa ligne directrice. Elle a su jouer un rôle fédérateur et de cohésion sociale avec à sa tête des présidents successifs, notabilités de la vie culturelle et sociale dunkerquoise, qui ont su assurer sa défense et la faire évoluer, chacun à sa manière. Son âme est la pratique du chant choral, elle fait partie des derniers chœurs d’hommes de France.
A travers un
répertoire éclectique de la chanson traditionnelle de qualité, en passant par
liturgie sacrée, elle excelle dans les grands chœurs d’opéra, mais aussi en
modernisant son répertoire tel le « Monde
selon Brel » en mémoire du Grand Jacques. A la fois société chorale et
association philanthropique, elle est l’une des pièces maitresses de notre
tradition carnavalesque par l’organisation du fameux Bal des Gigolos Gigolettes,
seule ressource financière, premier bal interdit en France le 28 février 2020
lors de l’impact sanitaire provoqué par le Covid.
Malgré les tourments et les crises successives comme dans toute vie
associative, la Jeune France a toujours su rebondir et se pérenniser dans la marche
du temps en restant fidèle à notre culture et nos traditions.